Martine Barrat, photographe, vidéaste et metteur en scène, a quitté la France en juin 1968 pour venir s’installer à New York. C’est peut-être pour ses saisissantes images du monde de la boxe à Harlem, Bedford Stuyvesant et le South Bronx qu’elle est la plus connue.

Son travail a été exposé aux États-Unis, en Europe, au Japon et en Afrique, et est également paru dans des journaux et magazines de renom à travers le monde.

Martine Barrat a réalisé une grande rétrospective, ‘Harlem In My Heart’, à la Maison Européenne de la Photographie à Paris, qui a eu lieu à partir du 18 septembre 2007. Et elle exposa, à partir du 7 septembre 2007, une série de photographies au Musée de la Ville de New York, dans le cadre de l’exposition ‘Black style Now’.

Nike a demandé à Martine Barrat de faire des photographies des ‘Benjamins de la Goutte d’Or’, pour son livre ‘From Street to Stadium’ et pour leur exposition a travers le monde. Et des tee-shirts ont été réalisés en série limitées à partir de ses photos.

Au cours des étés 1982 et 1984, elle avait déjà photographie la Goutte d’or et ses habitants. Jusqu’en juin 1968, Martine Barrat fait du théâtre et de la danse. Elle se produit à Paris et dans des tournées européennes. La Mama, Ellen Stewart, après l’avoir remarquée dans un spectacle lors d’un festival à Edinbourg, l’invite a venir travailler dans son théâtre. Martine joue également dans une pièce de Tom O’Horgan. Mais à la suite d’un accident sur scène, elle doit arrêter de danser. La Mama lui confie un immeuble situé sur la 3ème Rue, pour qu’elle y fasse un atelier de théâtre, de vidéo et de musique avec un groupe de musiciens de jazz de Saint Louis.

Dans le même temps, Martine Barrat commence à travailler à Harlem. Son travail avec les enfants des quartiers du South Bronx et de Harlem n’ont jamais cessé de l’inspirer. Son intérêt pour la réalisation et la photographie culmine dans une série vidéo qu’elle réalise sur la vie de jeunes membres des gangs du South Bronx. Les vidéos sont uniques, reflétant un travail de collaboration, depuis le tournage jusqu’à la production, entre Martine Barrat et les membres des gangs. Elle consacre plusieurs années à ce projet qu’elle présente au cours d’une exposition intitulée ‘You Do the Crime, You Do the Time’, au Whitney Museum of American Art de New York. Des extraits de la série, ainsi qu’un entretien avec Martine Barrat, sont alors diffusés par la chaîne de télévision américaine NBC dans le cadre d’une émission spéciale, ‘Violence in America’. En Italie, où elle est présentée en version intégrale, la vidéo obtient le Prix du meilleur documentaire à Milan.

En 1993, Viking/Penguin publie Do or Die, rassemblant des photos qui portent un regard intime sur les enfants du monde de la boxe. Le livre, qui compte un avant-propos de Martin Scorsese et une introduction de Gordon Parks, reçoit un accueil unanime. Mohammed Ali les apprécie tellement qu’il les dédicace une à une.

En 1991, Rowohlt publie le livre en Allemagne, sous le titre Die Boxer. My Friends est publié en 1987 au Japon par Yohji Yamamoto, avec une préface de Makoto Ooka. D’autres photographies de Martine Barrat sont également publiées dans les livres Oono Kazuo (Film Art, Japon, 1999) et Azzedine Alaia (Steidl, 1998).

Au fil des ans, le travail de Martine Barrat paraît dans diverses publications, The New York Times Magazine, Life, Vanity Fair, The Village Voice, Vogue France, Paris Match, Le Monde, Die Zeit, La Republica et Libération. À la demande d’Yves Saint-Laurent, Martine Barrat réalise également trois films commerciaux, dont un documentaire, Woman is Sweeter (1973), accompagné d’une musique composée par Galt MacDermot (Hair) et un film promotionnel tourné à l’occasion du lancement du parfum Yves Saint-Laurent en 1971. Les photographies de Martine Barrat sont également choisies pour présenter l’entreprise italienne de Haute Couture MaxMara, lors de l’ouverture de son premier magasin américain à New York.

Pendant trois ans, ses photographies habillent une campagne d’affichage publicitaire sur tout le territoire français, Variations Gitanes, qui donnera lieu par la suite à la publication d’un livre et à une exposition au Musée du Louvre.

Martine Barrat travaille pour les couvertures d’album et les photos de presse des artistes Virgin. Sony Entertainment Music utilise également son travail pour des opérations de promotion. Martine Barrat a fait des portraits de personnages aussi divers que William Burroughs, James Baldwin, Budd Schulberg, Simone de Beauvoir, Paul Auster, Jacques Chirac, Marguerite Duras, Yasushi Inoue, Jean-Paul Sartre, Bob Marley, V.S. Naipaul, Gordon Parks et Martin Scorsese. .

Martine Barrat a donné des conférences au Centre International de la Photographie (ICP), à New York, à l’Institut de Technologie du Massachusetts (MIT), à l’Université de Californie de Los Angeles (UCLA) et à l’Ecole de Cinéma de l’Université de Yale.

En 1984, cent vingt photos de boxe sont exposées au Musée d’Art Moderne de Paris. Dans le même temps, Agnès b inaugure sa galerie d’exposition à Paris, avec quatre-vingt photographies de Martine Barrat. Une sélection d’images de Harlem est présentée dans neuf villes à travers l’Allemagne, dans une exposition personnelle itinérante. L’exposition est parrainée conjointement par le Service d’Information américain (US Information Service), le magazine Merian et Leica.

En 1987, une exposition itinérante de six mois, parrainée par le Ministère des Affaires Étrangères, s’installe successivement au Congo, au Zaïre et au Bénin, avec plus d’une centaine de photographies de Harlem. En septembre 1994, deux cents photographies de Martine Barrat sont exposées au Musée National de Lyon, en lien avec la Biennale Internationale de la Danse. Son travail figure également dans l’exposition ‘A Century Apart : Images of Struggle and Spirit, Jacob Riis & Five Contemporary Photographers.’ Cette exposition est inaugurée au Musée de la Ville de New York en 1995 avant d’être présentée à Paris, Saint-Pétersbourg, en Suède et au Musée National de Copenhague, voyageant jusqu’en 1998. En 2001, huit photographies de Martine Barrat font partie de l’exposition ‘Dressing for a New York City Childhood’, au Musée de la Ville de New York.

En mai 1993, le High Museum d’Atlanta, dans l’état de Géorgie, est le premier à recevoir une exposition itinérante nationale de ses images de boxeurs pour l’inauguration d’un festival de quatre années en l’honneur des Jeux Olympiques de 1996. Cette exposition se déplace ensuite au Musée des Beaux-Arts de Springfield, dans le Massachusetts, puis au Musée d’Art du Delaware et à la Allbright Knox Gallery de Buffalo, dans l’état de New York. En avril 1997, sa série ‘La Goutte d’Or’ fait partie d’une exposition qui regroupe plusieurs photographes de renommée internationale à la Mairie du 18ème, à Paris. Son travail est exposé dans un hommage à Aimé Césaire, “Pour regarder le siècle en Face”. L’exposition, parrainée par l’UNESCO, voyage à travers l’Europe et les îles des Caraïbes pendant une grande partie de l’année 1998.

En 1999, Martine Barrat expose ses photographies à l’occasion d’une exposition collective au Centre d’Art et de Culture de Bedford Stuyvesant. Ses photographies font également partie de ‘La Collection de Photographies Agnès b’ exposée au Centre National de la Photographie en l’an 2000. Récemment, on lui a également proposé de participer à une nouvelle exposition, ‘Subversion : Punks, Postmodernists and the Downtown Scene, 1974-1981’, sous les auspices du Franklin Furnace Archive, Inc. Et une exposition sur deux étages du centre de Pédiatrie de l’Hôpital de Harlem fut réalisée pour le Pavillon Pédiatrique de l’Hôpital de Harlem, à l’invitation du Dr Stephan Nicholas. Ses photographies sur l’équipe de football des jeunes ‘Benjamins de la Goutte d’Or’ ont été sélectionnées par Nike. Et outre leur publication dans le bookzine ‘From Street to Stadium’, elles furent partie d’une exposition itinérante qui circule à travers le monde, et des tee-shirts en série limitée ont été conçus à partir de ses photos.

De plus, Martine Barrat a exposé une série de photographies à l’automne 2007 au Musée de la Ville de New York, dans le cadre de l’exposition ‘Black Style Now’, et participé à la Rencontre Internationale de la Photographie de Rio de Janeiro (FotoRio) au printemps 2007. D’autre part, Martine Barrat prépara une grande rétrospective, ‘Harlem In My Heart’, à La Maison Européenne de la Photographie qui se déroula à partir du 18 septembre 2007. Martine Barrat a reçu des bourses de la Fondation Nationale pour les Arts (National Endowment for the Arts, USA), du Creative Artist Project Services, à New York, du Ministère des Affaires Etrangères (France, bourse de voyage pour le Japon). Elle a également reçu la médaille de l’Ordre des Arts et des Lettres du Ministre de la Culture et de la Communication en 2001.

L’oeuvre de Martine Barrat fait partie des collections permanentes de divers musées parmi lesquels le Museum of Modern Art (MoMA) de New York, le Whitney Museum of American Art, le Brooklyn Museum of Art, le Museum of the City of New York, la Bibliothèque Nationale de France, La Maison Européenne de la Photographie et le centre Schomburg à New York.